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"Souvenirs de février"

Daytona (USA), les 3 & 4 février 1968 : l’amorce d’une série exceptionnelle en endurance…

Dans les années 1960, selon la coutume, le championnat du monde des constructeurs démarre sur sol américain, en Floride ; sur les célèbres circuits de Daytona et de Sebring, pas loin de Cap Canaveral. C’est là qu’en 1968, après une série de résultats très probants en 1966 et 67 acquis essentiellement au volant de Porsche, Joseph Siffert dégoupille ses missiles et signe ses toutes premières victoires dans cette discipline qu’est l’endurance.

Coup sur coup en effet, il s’impose dans les 24 Heures de Daytona Beach puis dans les 12 Heures de Sebring. Les critiques à son égard le désignant parfois comme quelqu’un qui maltraite ses mécaniques sont alors balayées par ces démonstrations où, précisément la fiabilité (du matériel) et le mélange entre la finesse de la conduite et la rapidité (des pilotes) doivent se conjuguer pour pouvoir s’imposer.

Si à Sebring (en mars 1968), avec l’aide de son équipier allemand Hans Herrmann, sa chevauchée s’est parfaitement déroulée, ressemblant à un cavalier seul avec la 907 no 49 (photo), à Daytona en revanche au début février, ce fut une toute autre histoire. Très vite propulsés en tête de la course, Siffert et Herrmann vont en effet connaître un sérieux souci mécanique (support de l’accélérateur cassé), perdre un temps précieux à leur stand et devoir céder le commandement à une autre Porsche 907, celle de Stommelen, Neerpasch et Elford.

Mais une fois la réparation terminée, rejetés alors en 2ème position, ils vont bénéficier d’une décision des responsables de l’usine Porsche qui considèrent que, compte tenu de leur prestation exemplaire, Siffert et Herrmann doivent être associés au triomphe de la marque. Ils vont ainsi sauter de la Porsche no 52 (la leur, à l’origine, ici lors de sa réparation au box) à la no 54 en pleine action sur le « banking » et avoir les honneurs du podium au côté de Rolf Stommelen, de Jochen Neerpasch et de Vic Elford sur la gauche de la photo, Porsche signant au passage un triplé historique. Jo Siffert entame alors une campagne victorieuse qui va s’étaler sur quatre saisons et le hisser, au même titre que le Mexicain Pedro Rodriguez et le Belge Jacky Ickx, au rang de meilleur pilote du monde de la spécialité : avec au final un bilan de quatorze succès à son compteur et trois titres mondiaux « constructeurs » pour son employeur Porsche !