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"Souvenirs de mai" - 2 -

Monaco, le 18 mai 1969 : un podium, un !

En 1969 déjà, Monaco est incontestablement le rendez-vous phare de la saison de GP. Et Jo Siffert va s’y distinguer en grimpant sur le podium final. Podium est un grand mot car à l’époque, la cérémonie des prix attribués au tiercé gagnant d’une épreuve de F1 se limite à une douche improvisée au champagne, souvent à même la piste, réservée au seul vainqueur !

Pour en arriver là, le Fribourgeois a dû s’arracher avec un bolide, une Lotus, tournant sur seulement sept cylindres de son moteur Ford-Cosworth V8 ; il ne lui était donc pas envisageable de venir chatouiller Piers Courage (2ème sur sa Brabham) et encore moins Graham Hill (Lotus) qui ce jour-là signait sa cinquième victoire en Principauté.

Circuit atypique, ne supportant pas le moindre écart de trajectoire et faisant la part belle à l’improvisation, Monaco a régulièrement convenu à Siffert. Déjà du temps de ses premiers pas en monoplace (5ème en Formule Junior en 1961) puis de ses débuts au sein du team de Rob Walker en 1965 (6ème avec une Brabham alors qu’il sortait à peine de l’hôpital suite à un sérieux accident survenu six semaines plus tôt à Goodwood), il avait montré le bout de son nez dans cet exercice d’équilibriste constant qu’est l’attaque à travers les rues bordées de trottoirs et de rails de Monaco.

Mais dès 1968 et jusqu’à la dernière édition à laquelle il prit part (1971), Siffert devint l’un des animateurs majeurs du GP monégasque. Il venait alors de toucher sa Lotus et menait la vie dure à Graham Hill (futur gagnant) quand le couple conique de son engin lâcha prise…

On vient d’évoquer 1969 et sa 3ème place. Un rang auquel il pouvait à nouveau prétendre l’année suivante : avec sa March rouge fluo, il était en train de réaliser la meilleure performance de sa saison au sein de cette nouvelle entité anglaise ; mais là également, c’est un ennui mécanique (pression d’essence) qui le condamna à réduire sa cadence et à terminer à l’agonie, 8ème.

En 1971 enfin, notre champion occupait encore la 2ème place (derrière Jackie Stewart) au 58ème des 80 tours de la course lorsque le moteur de sa BRM rendit l’âme (fuite d’huile). Monaco, impitoyable avec la mécanique ? Siffert en mesura les conséquences non sans démontrer, une fois de plus, que sans la scoumoune, il avait les capacités pour y mériter un traitement de… prince !